Oui, je sais les gars, je suis en retard.
On est donc vendredi. Ce soir, c’est le grand soir. Apéro avec les voisins, et surtout, grande soirée du carnaval. Celle pour laquelle on a investi dans un déguisement il y a 15 jours. Celle pour laquelle on s’est préparé mentalement avec JM. Celle qu’on a attendu si fort.
La première soirée de carnaval de vendredi dernier n’était qu’un avant goût, une sorte de remise à niveau ou de repérage. Ce soir, c’est l’apothéose. Du moins, ce que nous a dit une voisine. Apparement le samedi, il y a trop de monde. Alors le best est vendredi.
Avec la JM on se prépare à la casa en se dégoupillant quelques cañas.
On se trouve stylés dans nos costumes : c’est sûr, ce soir on pécho. Et puis ça va être la folie à tous les coups, la carte joker pour beaucoup de chicas qui n’ont rien pu attraper pendant toute cette semaine de carnaval.
Prêts et tout beaux, on monte sur la terrasse pour rejoindre un apéro qu’on avait organisé avec les voisins. Que des apnéistes pour la plupart.
Ça débouchonne le Rhum Coca, ça alterne entre anglais, espagnol et français, ça découvre des nouvelles chicas, ça tente quelques eyes contacts sans succès, bref un apéro réussi !
L’ambiance est là, l’équipe est prête. Tout le monde n’a pas forcément le même projet pour sa soirée, mais comme dirait l’autre « on n’a pas le même maillot, mais on a la même passion ».
On commande deux taxis et on débarque à Santa Cruz, tout excités.
Peut-être un peu trop excités.
Premier constat, il n’y a pas foule dans les rues. Un peu, mais pas de quoi remplir notre jauge d’expectative.
Pas grave, on se fou devant un concert, on commence à danser et se balader entre les gens sans trop prévenir les autres. De vrais électrons libres.
Le problème, c’est que le groupe se divise rapidement en trois. Les quelques WhatsApp « t’es où frère ? » sont envoyés pour le geste, tout en sachant très bien que la proba de réponse est aussi forte que l’aïoli dans les pâtes de 5h du matin.
Avec la JM on se dit qu’on va aller dans le bar de vendredi dernier. Celui où on avait dansé toute la Night. On arrive là bas, quelques pélos, et rien d’autres. Putain…
Au final, et après quelques gin to d’ultimes recours, le constat est simple : l’envie n’est plus là. La grinta est partie. La motivation est allée rejoindre Morphée.
Merde.
Il est 1h30, et nous voici dans le taxi de retour, sans dire un mot. Peut être car nous avions mutuellement honte de notre soirée. Mais on ne se le dit pas, on fait genre on est trop bourrés pour rien comprendre, alors qu’on aurait terminé premiers à l’examen du test d’alcoolémie.
On se réveille samedi matin, sans gueule de bois, du coup. Je croise JM, on se check vite fait et je vais me doucher. Sous la douche, je repense à notre fail d’hier, je m’en veux, je déteste passer à côté d’une soirée, ça me rend triste.
Je sors et aperçois JM tout seul sur la plage, le regard vers l’océan. Je me dis que c’est l’occasion pour tout lui confesser, lui dire que je me sens trop mal d’être passé à côté de la soirée. Le JM c’est quelqu’un de positif, quoiqu’il arrive, il te dira « mais attends mecccc c’était trop bien, une expérience de ouf ».
C’est un Yes Man ce con, un vrai.
Je vais donc voir JM et m’assois à côté de lui.
Moi : « Gros, faut que je te dise un truc… »
JM : « Yes ? »
Moi : « J’ai l’impression d’être passé à côté de ma soirée hier… »
JM : « Pareil gros !!!!!! On n’a pas respecté le Carnaval mec, qu’est ce qu’il s’est passé putain ? »
Quel moment de bonheur, je ne suis pas seul !
Et là on part sur une analyse factuelle de la soirée, pour essayer de voir ce qui a merdé :
– Nos déguisements étaient oufs.
– L’apéro était trop sympa.
– On avait de quoi boire.
– Le manque de monde… NON. Le manque de monde au carnaval est une fausse excuse, il faut arrêter de se mentir à soi même : on n’a pas été bon, on n’a pas été bon. Point barre.
Avec JM on n’aime pas l’échec.
Mais on est aussi des trentenaires qui sont fatigués après s’être couchés à 01h30.
Mais on n’aime pas l’échec.
Alors, tout penaud, sans trop y croire par peur de me prendre un vent et d’être encore plus frustré de ma soirée de la veille, je lui dis :
Moi : « Tu sais qu’hier tout le monde m’a dit que la meilleure journée du carnaval c’était aujourd’hui, car c’est la der des der… »
JM : ….
Moi : ….
JM : OK. On arrête les conneries, et on y retourne !! Pas ce soir, pas dans 1 heure, on y retourne maintenant, tu m’entends ? On y RETOURNE bordel ! On remet les costumes et on y va !
Yes !!!! Qu’est ce que je le kiffe quand je le vois comme ça mon JM. Tout excité et sûr de sa décision. Et quel kiffe d’être tous les deux en ébullition, alignés, et prêts, cette fois-ci, à retourner la ville.
On remet nos déguisements de la veille, on se casse dans un resto pour commencer les premières cañas et on commande un taxi pour arriver à 17h au Carnaval.
Là, c’est le bonheur. Le carnaval la journée, c’est un barathon accompagné de musiques en tout genre et de sourirs. Du soleil, de la musique, des cañas, des chiquillas. On est niquel bordel !
On se trouve un spot qui nous passe les meilleurs tubes de l’été (big up Enrique Inglesias) et qui nous permet d’avoir une transition jour / nuit aussi douce que la caresse de la chiquilla #2 au matin.
Les rues se remplissent à vitesse grand V.
On continue à barouder et on trouve un spot parfait pour se caler. Ce dernier sert des grandes bières et des churros, que demande le peuple !
Un voisin irlandais nous rejoint. Ce con nous offre des shots. On commence donc doucement à partir en couille, toujours dans le respect des normes et des distances de sécurité.
J’aperçois une chiquilla.
Je décide de commencer à préparer le dossier.
Dans un espagnol approximatif et en évitant de lui postillonner à la tronche (boire des grosses pintes tout en parlant super fort à cause de la musique, le risque est grand les mecs), je lui fais la technique aussi lourde que mon cœur loin de vous, mes lecteurs, celle du « Tu préfères ? ».
J’arrive donc, sans préavis, et je lui dis « tu préfères me donner ton numéro mais ne plus manger pendant 10 jours, ou que je te donne mon numéro mais tu ne peux plus boire pendant 10 jours ? ».
Choux blanc, elle me dit que je peux trouver mieux. Je ne suis on ne peut plus d’accord avec elle.
Elle me donne une seconde chance, il n’y en aura pas une troisième. S’il faut sortir les grands moyens, c’est maintenant les gars.
Je retourne vers elle et je lui dis : « Ok, si j’arrive à t’avoir un churro gratuit, tu me files ton num ». Elle acquiesce.
Je vais voir le mec des churros, je lui explique le bail. C’est un frère et il me file le churro. Je le donne à la meuf et j’ai gagné un numéro de téléphone !
5 minutes plus tard, le même mec arrive avec un sac de 5 churros gratuits et me dit avec un sourire malicieux : « Allez, va bosser un peu ».
Y’a pas à dire, les gars d’ici sont les meilleurs wingman possible !
Bon, au final nada avec la chiquilla et après 8h de teuf, on se décide à rentrer avec JM.
Malheureusement le reste n’appartient pas à l’histoire avec un grand H, mais qu’est ce que c’était bon bordel !
Cet article ne sert à rien, mais si vous voulez recevoir une alerte lorsque je publie d’autres conneries, n’hésitez pas à me donner votre email ou numéro de telephone ici.
Bisous les frérots <3
Anonyme